Les moisissures entraînent des allergies respiratoires, mais les réactions cliniques après leur ingestion sont plus rares. Nous présentons 6 cas de patients allergiques aux moisissures inhalées et ingérées, certains ayant également une allergie aux levures.

Il s’agit de 2 hommes et 4 femmes, de 5 à 67ans, consultant à Rennes et Angers pour allergie alimentaire, présentant un asthme (4), une mucoviscidose (1) ou une ABPA (1). Tous ont une sensibilisation ou une allergie respiratoire aux moisissures. Ils ont présenté des réactions allergiques alimentaires après ingestion de moisissures (n=5) ou de levures (n=4), avec des symptômes tels que AIE, bronchospasme, syndrome oral (2), urticaire, angio-œdème.

Le bilan allergologique retrouve des tests cutanés positifs pour alternaria (4/6), penicillum (5/6), aspergillus (3/3), sacharomyces ou levures natives (4/4), tous ont des cosensibilisations. Les IgE spécifiques sont positives pour les moisissures testées, et au sacharomyces chez les patients avec une histoire de levure. Ils présentent une allergie aux moisissures alimentaires et respiratoires et 4 patients une cosensibilisation aux levures.

Les allergies aux moisissures par voie orale sont plus rares que par voie inhalée, peu de cas d’allergie concomitante sont décrits. S’il est connu que le penicillum entraîne des allergies alimentaires comme aspergillus et alternaria, le rôle des levures l’est moins. Deux patients ont une allergie alimentaire à penicillum sans allergie aux levures. On retrouve une sensibilisation aux levures et aux moisissures pour les autres avec des réactions cliniques parfois graves, 3 patients sont allergiques aux deux types de microorganismes, alors qu’un seul cas est décrit dans la littérature. De plus l’ingestion de moisissures entraînerait une aggravation des symptômes respiratoires chez certains patients allergiques aux moisissures.

Ainsi en cas de sensibilisation aux moisissures, il faut être attentif à une allergie alimentaire associée aux moisissures et aux levures.